Élodie Masin

Portrait par Mehdi Benkler

Elodie Masin est née en 1994 à Lausanne. Auteure diplômée de l’Institut littéraire suisse ainsi que de la Haute École des Arts de Berne, elle écrit des romans, du théâtre et de la poésie.

Les thèmes qui traversent ses textes sont ceux de l’immigration, du couple, de l’amour avec son épanouissement érotique, de l’exclusion sociale, du rapport à la spiritualité, de l’identité au sein du couple exogame et du dédoublement ou déchirement culturel à l’intérieur d’un seul être.

Ses textes – qui entremêlent souvent prose, poésie et théâtre – mettent en scène des personnages vifs par leur langue et leur monde intérieur complexe et dense.

Le travail sur la langue forge ses textes en prose et de théâtre : recherche sur le rythme, sur le son des mots, sur le langage parlé et la liberté d’inventivité qu’il offre.

Le travail sur la forme transparaît d’abord dans sa poésie : Élodie Masin explore, notamment dans PISCINE OCÉAN (éditions saisOn des pluies), comment une forme de base (le haïku) peut, elle aussi, modeler le fond, la pensée, la sensation ou l’émotion ; l’idée est précisée et exprimée avec le plus de justesse possible grâce à la forme. Depuis ses expériences avec la poésie, Élodie Masin se plonge dans ce procédé également pour l’écriture de texte en prose.

Comédienne et metteure en scène également, elle crée des spectacles et des lectures publiques avec sa Compagnie Plumages Sonores. Son premier spectacle, Écoute les oiseaux ! Tu sais ce qu’ils disent ?, issu de son texte du même nom, met en scène un dialogue d’amour entre une femme et un homme de cultures différentes. Il a été joué au Théâtre La Grange de Dorigny (2018) et au Théâtre 2.21 (2019), à Lausanne.

Les deux prochains spectacles, en cours d’officialisation, seront également issus de ses textes, et traiteront de l’immigration pour l’un, et de la vieillesse pour l’autre.

Mot de l’auteure

Au départ il y a le souffle, le chant…Le chant lyrique, celui des opéras bouffe de Jacques Offenbach dans lesquels j’ai chanté de l’enfance jusqu’à mes vingt ans. Ce chant-là m’a fait découvrir des personnages haut en couleurs, en notes, et le plaisir d’incarner ces personnalités. Ensuite il y a les mots, ou plus précisément le corps des mots : le théâtre à texte découvert adolescente, et qui m’a ouvert la porte sur le jeu des mots, leur sonorité, leur poids comique ou tragique.

Durant ma formation d’auteure à l’Institut littéraire suisse, je me suis plongée dans la masse des mots, ceux que l’on dit, que l’on prononce tous les jours. J’ai beaucoup tendu l’oreille, dans les trains, dans les cafés, dans mes conversations avec des inconnu-e-s ou avec mes ami-e-s de cultures et de langues maternelles ou personnelles différentes. Des « romans parlés » sont nés, des personnages qui racontent à la première personne leurs pensées, leurs actions, leurs émotions, sensations. La dimension érotique s’est alors ouverte avec le jeu de retranscrire par écrit les mots du corps et du plaisir, ce que l’on dit dans ces moments, comment, avec quel rythme, quel souffle, quelle répétition. Quelle pause.

Dans ce large travail sur la langue, Noëlle Revaz a été ma menta en m’encourageant à suivre mon attirance pour le jeu sur le langage littéraire ; ses propres textes qui font surgir de multiples langues sont à mes yeux des références pour leur audace, leur liberté à inventer et à chercher les contours, et donc les limites de la langue parlée dans l’écriture.

Les contours, justement, la forme, je l’ai découverte un peu plus tard avec la poétesse Isabelle Sbrissa, qui m’a d’abord enseigné la valeur d’une phrase réfléchie comme un univers à elle seule : le vers. L’importance de répartir, dans un texte, les idées, les émotions, les images en un système clôt (la phrase) afin qu’elles soient repérables par la personne qui les lit, et mises en valeur de la manière la plus précise possible. 

Le second enseignement a été celui de la forme en elle-même : comment une forme de base, c’est-à-dire une phrase avec un rythme et une mathématique prédéfinie, pouvait influencer le fond, le désordre bouillonnant des émotions, de la vie. L’écriture de mon recueil de poèmes PISCINE OCÉAN est entièrement basée sur ce processus de correspondance entre la forme et le fond : la masse de la pensée, de l’émotion coulée dans la forme se précise, se dessine. L’idée que j’ai au départ, avant de faire appel à la forme, est beaucoup moins intéressante que celle révélée par la forme prédéfinie (dans PISCINE OCÉAN, c’est celle des haïkus et leur règle de trois vers comprenant respectivement 5, 7 et 5 syllabes).

À présent, dans mes projets d’écriture de romans, j’utilise ces procédés poétiques pour trouver de nouvelles langues, mêler la poésie, le théâtre et la prose : le souffle, le corps et les mots

Élodie Masin

Mentorat littéraire & Ateliers d’écriture

Je propose un accompagnement sous forme de mentorat littéraire pour toute personne désirant se lancer dans un projet d’écriture qui lui tient à cœur, ou aboutir un texte en cours d’écriture. Le but de ce processus d’accompagnement dans l’écriture est celui de vous offrir un regard extérieur professionnel et bienveillant sur votre travail, des commentaires qui relèvent précisément les potentiels de votre texte avec des pistes de retravail possibles, en vous donnant des outils techniques et sensibles pour l’aboutir.

J’anime d’autre part des ateliers d’écriture sur divers genres littéraires et formes poétiques.

Contact et informations : mentorat.litteraire@gmail.com & mentorat.saisondespluies.ch